Cette vie et des poussières...

Belle de nuit

- Ma belle de nuit... Quand elle m'aura mis le feu, je ne verrai plus que ma belle de nuit. Quand il y a le feu de l'amour, il n'y a plus que ce feu qui compte. Ce feu est un hypnotiseur. Ce soir, regarde, l'amour a chassé tous les nuages entre nous ! Punaise ! Du plafond, la lune éclaire ta peau cuivrée et l'arrondi de tes ongles soignés. Il ne fait plus frisquet bien sûr, et on se respire et on se serre, c'est les vacances, c'est comme les vacances. C'est vrai que le manque amer nous fera mal, l'infinitude des sentiments n'est pas sous notre ciel. On ne s'attendra pas, tu pars en vacances si vite, et peut-être aussi pour longtemps. Regarde cette histoire, je la vois, tu la vois, et pourtant elle n'existe plus, s'il faut en croire les affaires de cœur.

octobre 2013

Ce texte est inspiré d'un autre texte proposé par l'association Zazie Mode d'Emploi en 2014.

2014 : La nuit

-La nuit... Quand nous aurons allumé le feu, nous ne pourrons plus voir la nuit. Quand il y a le feu, il n'y a plus que le feu qui compte. Le feu est un hypnotiseur. Ce soir, regardez, le ciel a chassé tous ses nuages pour nous ! Il a fixé au plafond ses punaises de cuivre, avec une lune élégante en arrondi d'ongle soigné. Il n'en fait que plus frisquet, bien sûr, mais on respire, mais on s'aère, c'est les vacances et le camp de vacances ! C'est vrai qu'il manque la mer, mais le ciel n'est pas mal non plus comme image de l'infinitude. On ne s'attendait pas à partir en vacances aussi vite, et peut-être aussi longtemps. Regardez cette étoile, je la vois, tu la vois, et pourtant elle n'existe plus, s'il faut en croire les affaires de vitesse de la lumière.

Jacques Jouet, Mek-Ouyes amoureux, P.O.L. 2006

Dans cet extrait de Mek-Ouyes chez les Testut, l'histoire, qui remonte à 2004, retrace l'ultime lutte du personnel : « les constructeurs de balances de l'usine béthunoise ont lutté, pied à pied, coude à coude et la main dans la main pour que la fermeture de leur usine ne signifie pas, dans la foulée, celle de leur gueule. »